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Publié par fol 93


La compagnie Public chéri est née en 1988 sur l'impulsion de Régis Hebette qui écrit et met en scène ses propres textes. Elle s'implante en 1994 dans un ancien atelier de couture à Bagnolet, Regis Hebette y installe d'abord ses ateliers de théâtre, puis l'ouvre au public pour présenter ses créations et celles d'autres compagnies. C'est ainsi que le lieu prendra le nom de « L'Echangeur ».


Comme l'indique le nom de la compagnie, la relation au public est fondamentale dans ses créations. Mais pas question de se faire aimer à tout prix. Ne pas donner au public ce qu'il attend mais au contraire le surprendre, le titiller, le provoquer est la règle de la maison. Toutes les compagnies accueillies par Public chéri poursuivent une démarche expérimentale. Tout ce qui se déroule à l'Echangeur doit procéder de l'inattendu et de l'inédit.


Ex Onomachina qui peut être traduit par « Issu de la machine à mots», a été joué du 28 novembre au 1er décembre et du 11 décembre au 20 décembre 2008.

Distordre et étirer le langage pour lui redonner sa saveur, s'extraire de la valeur utilitaire des mots, voilà ce que veut nous offrir la pièce. Elle débute avec des formes courtes présentées par les ateliers de création de Public chéri qui mettent la langue à feu et à sang. Ils concluront par un innocent « Vous ne vous attendiez tout de même pas à une jolie histoire ? » .

Le spectacle se poursuit par la pièce elle même avec quatre artistes professionnels : une exploration téméraire des mots et des sons à la recherche d'un semblant de langue originelle. Le but : approcher le sensible plus que l'intelligible. Faire sens sans donner de sens. Pour cela, rien de tel que balbutier, hésiter, reprendre et avouer son impuissance. Leur épopée du sens est tragi-comique, burlesque et pathétique à la fois.

La pièce se termine sur une ultime provocation, les spectateurs sont sommés de quitter la salle et de reprendre leurs affaires. Le public hésite, Public chéri continue ses sommations.

 

Pour ceux qui ne se sont pas laissés impressionner, la pièce se terminera classiquement par le salut des artistes.


« Est-ce que vous êtes satisfaits, est-ce que vous êtes un peu satisfaits ? » nous ont demandé les acteurs à la fin de la pièce. Le ton est ironique, tant la compagnie ne cherche pas à nous satisfaire mais à nous confronter à ce que nous n'attendions pas.

Pas de satisfaction donc, mais le plaisir durable de l'égarement et de la découverte.


Crédits photo : FOL 93


Le site de public chéri : http://www.lechangeur.org

 



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