Lorena, volontaire service civique à la Ligue de l'enseignement-FOL 93
Lorena Hernandez est volontaire service civique pour la mission d’Éducation à la diversité et promotion de l'égalité au sein de la Ligue de l'enseignement-FOL 93. Pendant six mois, elle accompagne la réalisation de l'action « Jouons la carte de la fraternité » édition 2012.
La jeune femme âgée de 24 ans est originaire de Bogotá en Colombie. Diplômée d'une école d'architecture, elle est arrivée en France fin septembre 2011 pour intégrer une école de théâtre dans le cadre d'un atelier de scénographie.
Pourquoi le choix d'un service civique à la Ligue de l'enseignement-FOL 93 ?
J'ai préféré faire un service civique plutôt que de faire un job d'étudiant, car cela me permettait d'être indemnisée tout en œuvrant dans le champ social. En plus, à Bogotá , j'ai été bénévole avec des amis pour aider les enfants en difficultés sociales. Même si la problématique des banlieues là-bas n'est pas la même qu'en France (l'école n'est pas gratuite), cela m'intéressait de découvrir le fonctionnement ici.
Quelle est ta mission ?
La mission s'intitule Éducation à la diversité et promotion de l'égalité. Je participe en particulier sur l'action éducative « Jouons la carte de la fraternité » qui s'intègre dans le projet Éducation à la différence de la Ligue de l'enseignement-FOL 93. Dans les structures scolaires et hors scolaires ayant accepté ce projet, nous sensibilisons les enfants sur le thème du racisme, puis nous les aidons à écrire un message de fraternité sur les cartes. Elles seront envoyées à des anonymes en Seine-Saint-Denis qui écriront une réponse pour ces enfants. En dehors de ce travail sur le terrain, je participe à l'écriture du bilan (nombre de cartes envoyées, nombre de réponses... etc) et à la prise de contact avec ces structures.
Comment se passe une journée d'atelier avec les enfants ?
Une séance dure environ deux heures. Après présentation de l'association, nous aidons les enfants à écrire à travers des jeux. Par exemple, dans le jeu du « cultionnary » : on leur demande de dessiner un touriste, un chinois, un homosexuel, etc... Et cela, pour mettre en évidence certains préjugés. J'ai remarqué un effet de masse chez les enfants, ceux qui participent à ce genre de jeux se « cachent » un peu... Mais j'ai bien compris que dans une action de sensibilisation, on ne pouvait pas changer tout d'un coup l'avis d'un enfant mais de contribuer à orienter différemment sa réflexion.
Éprouves-tu des difficultés dans ta mission ?
Cela dépend de chaque groupe d'enfants, certains sont plus calmes et plus attentifs et d'autres plus stressés et perturbateurs. La banlieue française et les jeunes, c'est vraiment une découverte pour moi. J'ai été également très surprise par les jeunes filles, un peu « garçons manqués ». J'ai pris conscience de ce que la société pouvait faire sur l'individu. L'autre jour, un enfant me demandait si j'étais chinoise à cause de mon accent... Ou bien, on m'a demandé si j'étais une rom. C'est assez surprenant la manière dont ils associent les étrangers avec certaines idées.
Tu es presque à la fin de ton service civique, que t'as t-il apporté jusqu'ici ?
J'ai appris pleins de choses sur les gens d'ici [Seine-Saint-Denis]. Au départ, j'avais pleins d'informations à intégrer avec les noms des structures, les sigles, etc... Mais on s'habitue et j'ai été bien dirigé par ma tutrice, Claire Verga-Gérard. Étant très timide, c'était un vrai défi personnel de travailler avec ces enfants, surtout que j'avais mon accent à surmonter. Enfin, je me suis familiarisée avec tout un système de travail associatif.
Crédits photo : Ligue de l'enseignement-FOL 93